Au delà d'une technique de cuisson, le RAKU, c'est une émotion ... « Le bonheur dans le hasard » le moment où l’illumination passe par les affres du feu !...
Pour moi, le RAKU est la conjonction de la forme, des courbes ou des lignes et du résultat de la transformation de la matière.
Dans toute pièce RAKU il y a une part d’imprévisible et d’émotion intense. L’œuvre n’en finit pas de naître à chaque phase de son existence : conception, cuisson, émaillage puis enfumage. Et seule l’ultime étape en révèle sa véritable nature et sa beauté intrinsèque… ou pas.
Et chaque fois... j'ai la sensation très forte de travailler en terre vierge et inconnue...
Le RAKU , abréviation du terme japonais raku-yaki 楽焼, représente "le bonheur dans le hasard".
Il est né il y a 500 ans au Japon de la collaboration d’un Maître du Thé et d’un potier. Il a traversé le temps et aujourd’hui en occident chacun le fait vivre à sa façon.
Il s’agit d’une cuisson rapide qui permettait au potier d’inviter ses amis, chacun cuisant son bol et l’inaugurait immédiatement pour la cérémonie traditionnelle du thé.
Cette technique est importée en Occident début 20ème, s'est ensuite popularisée aux USA puis a évolué hors des codes strictes de la tradition japonaise.
Le RAKU fascine pour sa liberté d’expression et son caractère de pièce unique. S'il a perdu son coté spirituel et philosophique, il garde néanmoins la magie de l'évolution de chaque pièce lors du défournement.
Contrairement à une cuisson céramique classique qui comporte de lentes montées et descentes en température dans le four, une cuisson Raku est courte. La pièce est rapidement montée à la température de maturation de l'émail (1000°C en 1h) et sortie directement du four. Le choc thermique induit des rétractations différentes de l'émail et de la terre : des craquelures apparaissent dans la glaçure.
La pièce, plongée dans un récipient contenant des matières organiques, y subit une post réduction. L'absence d'oxygène modifie les couleurs de l'émail, les oxydes métalliques s'irisent, le carbone dégagé par la combustion des matières organiques pénètre les craquelures de l'émail et y dessine de subtils réseaux noirs.
Émerveillement !